"Atlanta est l'endroit le plus sûr de la planète", avait dit le président du comité d'organisation des jeux. La bombe, qui a explosé en plein coeur du parc du Centenaire et fait deux morts et plus de 110 blessés, lui a pourtant donné tort. Samedi matin, vers 7 heures, heure française, un engin explosif a semé la panique dans l'un des endroits les plus fréquentés des Jeux Olympiques. Après que le comité des Jeux a décidé de poursuivre la compétition, le FBI a été chargé de l'enquête. Pour l'instant, la piste d'un acte terroriste perpétré par une milice américaine d'extrême-droite semble privilégiée par les enquêteurs. La bombe, très artisanale, ressemble en effet à d'autres engins, utilisés par ces milices. Le signalement de deux hommes au comportement suspect a d'autre part été signalé à plusieurs reprises. Enfin, l'enregistrement du coup de téléphone anonyme, annonçant l'attentat quelques minutes avant l'explosion, indiquerait d'après les analyses que cet appel serait celui d'un homme blanc avec un accent du Sud.
Ces milices paramilitaires sont dans le collimateur de la justice américaine, depuis quelques années. Le terrible attentat d'Oklahoma City, en mai 95, responsable de la mort de plus de 160 personnes, avait été leur oeuvre.
Dans un climat certes perturbé, les épreuves sportives ont cependant repris, dès samedi. En signe de deuil, les drapeaux ont été mis en berne. Sur place, les spectateurs avouent ne pas être trop inquiets, conscient que tous les efforts pour assurer leur sécurité ont été faits. " The Games will go on", donc, mais le souvenir de l'attentat aux JO de Munich en 1972, dont le bilan dramatique (18 morts) hante encore les mémoires et l'explosion récente du Boeing de la TWA, achèvent de donner à ces JO d'Atlanta un triste air de déjà-vu. Plus que jamais, les Etats-Unis se doivent de donner une preuve de leur puissance tant affirmée, au risque de voir la confiance de la population réduire de jour en jour.